C’est un texte édité par l’AFNOR, pour le périmètre européen, qui vise à mettre en place un système documentaire de traçabilité qui garantit, sur la base de bonnes pratiques organisationnelles, la production de linge microbiologiquement sain en milieu hospitalier et assimilés. Ce texte remplace la norme française G 07172. La première version de la norme RABC a été publiée en 2003. Elle s’est enrichie depuis de deux guides d’application et d’une nouvelle version en Décembre 2016.
Non. Contrairement à l’HACCP (restauration, cuisines) cette norme n’a fait l’objet d’aucun décret d’application pour le moment. Toutefois les organismes accréditeurs chargés d’évaluer le fonctionnement des établissements de santé et assimilés se fondent sur la norme EN 14065 version 2016 dites RABC pour coter la Fonction Linge et la Blanchisserie (ex. : Référentiel HAS V2014 – Critère 6d).
Par définition aucune puisqu’elle est d’application volontaire. Toutefois s’inscrire dans cette démarche vertueuse induit la création d’un système documentaire précis avec des procédures et des modes opératoires, une traçabilité et des enregistrements simples associés à des autocontrôles (microbiologiques notamment).
Vous trouverez aisément (internet et littérature) les sept principes de la méthode. Cependant la théorie virtuelle et l’application sur le terrain sont deux niveaux d’intégration bien différents. Nous vous conseillons de commencer par un diagnostic terrain de la Fonction Linge réalisé par un professionnel de la Formation, suivi d’un accompagnement à la mise en place des outils de la qualité. Vous pouvez toutefois commencer de façon autonome en mettant en place votre Plan de Nettoyage (PDN) qui est une des étapes abordables de la traçabilité requise par la norme.
Tout à fait. Il y a des règles « métier » qui ne s’improvisent pas et qui tiennent compte par exemple du nombre de manipulations consenties sur le linge propre, qui appréhendent la prise en charge du linge par famille textile, qui rappellent l’importance de la marche en avant et du flux tendu. Entre autres…
Tous les métiers hospitaliers et assimilés qui interviennent dans le circuit textile, depuis la chambre du patient (résident) jusqu’au retour du linge à la chambre du patient (résident). A ces acteurs directs s’ajoutent les professionnels de l’hygiène, du contrôle, de l’ergonomie et de la sécurité au travail. De façon indirecte, les responsables de structures sont aussi concernés par la gestion de l’hygiène in situ.
Plus que la capacité ou le nombre de kilos produits par jour, c’est en fait le type de « population » concernée qui induit ou pas la mise en place de la norme. C’est ainsi que des thermes qui traitent beaucoup de linge éponge mais qui ne reçoivent pas des patients au sens médical du terme peuvent s’exonérer de la norme tout en respectant un minimum de règles d’hygiène et de bon sens tandis qu’un EPHAD à partir de 30 lits devra s’inscrire dans cette spirale normative vertueuse car il reçoit des personnes le plus souvent immunodéprimées.
L’application de la norme protège le Directeur de l’établissement de toute plainte qui pourrait être portée contre lui en cas de contamination fatale qui pourrait être imputée au linge. C’est le SPI 9 (voir Internet) qui rappelle cette précaution dont l’éclairage avait été fameux lors de l’affaire du sang contaminé avec la célèbre phrase de Madame DUFOIX, Ministre des Affaires Sociales et de la Solidarité Nationale de 1984 à 1986 : « responsable mais pas coupable ». Au-delà de la notion juridique, c’est aussi un gage de professionnalisme et une garantie d’hygiène qui sont accordés aux bénéficiaires (porteurs, résidents, patients et autres clients).
Comme en blanchisserie, un audit ou une évaluation par un regard extérieur indépendant puis un accompagnement dédié pour la création des outils de suivi et d’autocontrôles.
Après un diagnostic de l’organisationnel existant et la mise en place des correctifs, il convient de créer les outils de management de la qualité (traçabilité, enregistrements, procédures, etc.) puis de prouver leur efficacité avec les prélèvements microbiologiques. Ce sont les étapes pour obtenir la déclaration annuelle de conformité RABC, renouvelable à chaque terme échu (soit 12 mois glissants). L’idée étant de maintenir dans le temps les exigences normatives, un accompagnement tout au long de l’année devrait être mis en place.
On parle plutôt de Commission RABC. Pluridisciplinaire (direction, technique, production, qualité, etc.), c’est une instance consultative interne qui veille à la tenue des supports de traçabilité et d’enregistrements induits par la norme. Elle à pour mission d’orienter et de maintenir la gestion de la qualité du linge.
Ils sont l’expression de la vérité scientifique du produit fini. Il convient donc de bien prévoir les modalités de prélèvements (échantillonnage), les supports (Géloses), la fréquence et naturellement les seuils à ne pas dépasser, seuils exprimés en UFC (unités formant colonies). La norme autorise les autocontrôles, il est toujours très édifiant pour les opérateurs de la blanchisserie de réaliser eux-mêmes les prélèvements et d’analyser ensemble les résultats observés.
Oui. Le guide d’application de la norme RABC en fait la démonstration (BP G07-223 art. 4.1). Il faut alors que les matériels de lavage non barrière soient dans un sas avec une procédure d’utilisation et de désinfection vérifiable et tracée. Dans ce cas de figure, l’air ambiant est le même pour le sale et pour le propre ainsi que certains points de contact. C’est donc plus délicat mais pas incompatible.
C’est en zone de tri qu’il faut essentiellement se protéger. Gants à usage unique, blouses manches longues poignets serrés, cheveux attachés relevés sont les fondamentaux. Le masque n’est pas recommandé car sa porosité propose des inhalations de bactéries plus concentrées qu’avec une respiration normale. Sauf s’il s’agit d’un masque anti particules mais son port est inconfortable.
Donner des prix de revient c’est souvent la meilleure façon de mentir avec précision car tous les établissements ne mettent pas dans la fonction linge les mêmes items (Ressources humaines, transport, maintenance, etc.). Globalement il est couramment admis qu’avec un prix de revient du kilo inférieur à 1,60 € (TTC) pour du linge plat et 2,20 € (TTC) pour du linge en forme, la blanchisserie, à défaut d’être « rentable » justifie son maintien sur le site (dans le cas d’une blanchisserie intégrée au site).
La productivité en blanchisserie se mesure en HOK (Heure, Ouvrier, Kilos). C’est le nombre de kilos de linge produits par opérateur pour chaque heure productive. En EHPAD il se situe à 18. Exemple : une blanchisserie traite 250 kilos par jour avec deux opérateurs productifs 6H chacun par jour. La formule est : 250 : 12 (6 + 6) = 20,83. Le HOK dans ce cas de figure est un peu élevé et risque à terme d’influer sur l’absentéisme du service.
Il existe des barèmes type par établissement. EHPAD. CH, etc. Le principe est de faire un inventaire général du linge disponible et de le comparer aux besoins théoriques en linge pour l’établissement au moment de son ouverture. Par exemple pour 100 lits d’EHPAD, il faut disposer de 1000 gants de toilette. Nous parlons ici des articles en circulation comprenant le sale, le propre, le neuf.